Anacaona Née à Yaguana (actuel Léogane), capitale florissante du Xaragua, le royaume le plus prospère et le plus peuplé de lile, Anacaona nommé Fleur dor, à lheure venue, fut donnée en mariage à Caonabo, lintraitable cacique de cette Maguana limitrophe où on ne retrouve pourtant que peu de traces dun séjour de la reine. Il semblerait qu Anacaona nait habité par courts intervalles auprès de son royal époux. Par contre, la Reine est signalée presque toujours présente aux côtés de son vieux frère, lassistant dans la direction du royaume du Xaragua et exerçant déjà une autorité, qui se manifeste par exemple dans sa volonté dobtenir de son frère, ladhésion du Xaragua à la révolte générale contre Guacanacaric, le cacique du Marien ayant imprudemment ouvert ses frontières au conquérant Espagnol. Le Xaragua, resté seul insoumis à larrivée dOvando en Ayiti en 1502, celui-ci, pour semparer du dernier bastion indien, eut recours à lune des plus ignobles ruses connues de lHistoire. La Reine Anacaona verra son caciquat, sa patrie réduite en cendres et elle même capturée traitreusement, enchaînée et livrée à toutes sortes doutrages, elle sera trainée à Santo-Domingo ou accusée de conspiration, elle sera jugée, condamnée et pendue en 1503. Les Espagnols commirent un génocide à lencontre des Indiens, le massacre tristement célèbre dAlcantara restera célèbre sans lhistoire, car aucun Indien ne fut épargné, ils tuèrent les femmes, les enfants, les vieillards. La reine Anacaona du Xaragua demeurera le symbole de la résistance des Tainos, la figure résistante à lenvahisseur espagnol. Les écrivains et les poètes ont tracé sa vie comme un sillon lumineux dans les brumes du passé pré-colombien. Ils en ont fait une «très noble personne et grande dame», comme lappelait Las Casas, évêque contemporain, une reine attachée à lart, à la poésie et à la danse. Reine de la langue, du cérémonial, des jeux, elle avait fait adopter létiquette de sa Cour, mis à la mode ses parures, ses meubles, ses fleurs préférées. Pouvait-elle, un instant, imaginer cet océan qui séparait le rêve des Indiens taïnos de linsatiable voracité espagnole ? Bien nayant retrouvé aucune trace de ses Areytos, la célébrité des sambas de la reine Anacaona traverseront les siècles et la gloire dAnacaona continuera à défier le temps.
Posted on: Tue, 22 Oct 2013 22:04:28 +0000
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