Beauté Noire se marie! Quatorze heures. Toujours personne ? Difficile d’être surpris quand il s’agit de la « ponctualité » africaine. Trois heures plus tard, la cérémonie du mariage traditionnel communément appelé : la dot, commence. Les palabres seront tenues par deux acteurs principaux : l’oncle maternel de la future mariée et la tante maternelle du futur marié. Tel est le cas pour les familles de lignée matriarcal. L’oncle maternel ouvre le bal par une prière adressé à Dieu. Celui-ci affirme qu’on lui aurait dit qu’un coq serait intéressé par une poule présente dans son poulailler. La tante maternelle du futur marié stipule qu’un chien qui ne cesse de faire des allers retours devant une maison ne peut continuer ainsi. Il doit demander à y entrer. Ainsi, elle introduit la première phase : le droit d’entrée. La seconde phase permet de savoir si la demande en mariage est possible, et la troisième et dernière phase pose cette interrogation : Acceptez-vous que notre fils épouse votre fille ? Lors de ces différentes étapes, les familles demandent: des bouteilles de negrita rhum, de vin rouge, de bière, de whisky, des dames jeannes de vin de palme ainsi que des tire-bouchons. Ces derniers sont une métaphore pour signifier que la famille de la future mariée, avant de valider une étape doit obtenir une compensation financière dérisoire. Par ailleurs, lors de la dernière étape, se rajoute les accessoires paternels et les accessoires maternels. C’est à ce niveau, que la famille de la mariée inscrit dans la liste de la dot : des costumes, des pagnes wax, des foulards, des chaussures et, surtout le montant de l’enveloppe financière finale. La famille de la future mariée peut à chaque étape contester ce que donne la famille du marié si elle n’est pas satisfaite. A ce moment-là, les deux familles négocient. Quand les deux familles s’accordent, l’oncle maternel de la future mariée demande à voir celui qui veut épouser leur fille. Le futur marié est emmené par sa famille en chants et en danses. Cela sera aussi le cas de la mariée. Chacun des futurs époux, se donneront à boire mutuellement, ils feront de même pour leurs oncles maternels et parents respectifs. Cet acte est important car on acceptant le verre, chacun agrée à cette union. A cette occasion, les parents, les oncles et les aînés des enfants, peuvent dire un mot et donner des conseils au jeune couple pour leur vie commune. Enfin, les familles se présentent, la tante maternelle du futur marié boucle la cérémonie par une prière, avant le début des festivités. Bien entendu, ceci est un schéma général car chaque peuple, chaque ethnie à ses spécificités. Par, exemple, la famille de la future mariée peut offrir des vivres à la famille de leur futur gendre, la famille du marié peut offrir des nappes, des draps et de la vaisselle à la future mariée…L’objectif étant non seulement de s’entraider mais aussi de veiller à l’union ainsi qu’à ses retombées à court terme. La dot est un trait culturel africain, très controversé surtout du fait de l’aspect financier. Certains affirment que c’est « un acte commercial », d’autres « on ne peut vendre son enfant » ou « ce n’est que de l’escroquerie ». Une jeune fille que l’on vient épouser est une valeur, une force de travail que l’on soustrait d’une famille entière. Par respect et par reconnaissance de cet état de fait, les familles sont conscientes qu’une contrepartie est nécessaire. D’autre part, les familles doivent être honorées. Nul n’est sans savoir qu’élever un enfant est un métier en soi, qu’une femme est une mère, le pilier d’une famille, le socle d’un foyer. Honneur à la famille de la mariée qui accepte de laisser partir une fille vertueuse, valeureuse dans une autre famille ; et honneur à la famille du marié qui permet à un fils valeureux d’être capable de prendre le relais, de s’occuper de leur fille. Un sens de la famille profond en ressort, car les futurs mariés entre chacun dans une nouvelle famille, mais aussi les deux familles deviennent une seule et même famille. Toutes ces valeurs, initiés par la force de l’Amour élargit une famille, crée de nouveaux liens et va assurément apporter une descendance commune ; car un mariage est avant tout un évènement heureux. La perversion financière de cette coutume est du fait des hommes, qui ont transformé le symbole de cet acte en opportunités financières, tout en détruisant les vraies valeurs qu’elles représentent et en laissant les préjugés inhiber cette coutume qui fait partie intégrante de l’identité de la femme noire. PS : Les hommes si vous tombez sur une famille qui essaie de vous exploiter, n’hésitez pas à négocier. Puisque c’est une affaire commerciale pour eux, qu’elle le soit pour vous et, remportez la bataille. Ousialveck DJONA
Posted on: Mon, 15 Jul 2013 18:17:29 +0000
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