Bonjour à tous, Le week-end du 12 et 13 Octobre dernier, - TopicsExpress



          

Bonjour à tous, Le week-end du 12 et 13 Octobre dernier, j’ouïs quelques anectodes de vie très amusantes. Je vous relate lune delle, rendue vivante à ma façon. Lhistoire est vécue. LA DÉFUNTE DU CERISIER. Une femme d’âge moyen vivait de façon très marginale, rejoignant d’autres marginaux dans des refuges adaptés quand le froid se faisant plus piquant. Il lui arrivait plus souvent de squatter chez quelques connaissances qui la prenaient en pitié, ou par pure générosité d’âme. « Bien sûr, Françoise, reste le temps voulu pour te r’quinquer un peu » acceptait-on. Il faut reconnaître que Françoise était ce qu’on appelle « un personnage » ! De la conversation, elle en avait et une bonne culture se dégageait à travers celle-ci. Non, elle ne se livrait pas sur sa vie personnelle, ni sur ce qui l’avait conduit à cette marginalité. Elle rendait quelques menus services en échange d’un accueil généreux, puis elle repartait, sans prévenir, ni dire où elle se rendait. Était-ce un « T.O.C. » ou un amour particulier pour un cerisier dans le verger d’un de ses neveux ? Ou tout simplement un souvenir qui la reliait à cet arbre fruitier ?... Toujours est-il que chaque jour, elle effectuait des circonvolutions autour de lui, rituel nécessaire à son bien-être, semblait-il. Nul ne trouvait à y redire et nul n’osait l’interroger sur ce rituel. Puis, lors d’un hiver, elle disparut du secteur. Sans trop s’en inquiéter, ses neveux à l’instar des connaissances de Françoise, supposèrent qu’elle préférait rester dans un refuge quelconque préférable aux nuits glaciales dans la rue, bien que cela ne ressemblât pas à cette femme indépendante ayant pour fâcheuse habitude de se réchauffer à coups de grandes rasades d’alcool ! Au cœur de l’hiver, deux gendarmes vinrent sonner chez le neveu : « Bonjour Monsieur. Une femme vient d’être victime d’une chute fatale dans l’escalier d’un immeuble, certains supputent qu’il s’agirait de votre tante Françoise. Pouvez-vous nous accompagner à la morgue, pour l’identifier ? - Je vous suis, messieurs. » A la morgue, le neveu fut mis en présence d’un cadavre au visage complètement tuméfié et bleui, et au corps désarticulé : « Oui, il s’agit bien de ma tante. » reconnut-il. Il fit donc le nécessaire pour la déclaration de décès et les funérailles qui se résumèrent à une incinération en toute intimité familiale, et les cendres furent enterrées au pied du cerisier. « Quelle que soit la raison qui lui faisait aimer cet arbre, je luis souhaite de reposer en paix à son pied, pour l’éternité. » pria le neveu. Deux bonnes années s’écoulèrent…. Dans un foyer d’Emmaüs qui l’avait recueillie un hiver où elle était très malade, Françoise avait accepté de suivre un programme de désintoxication jusqu’à complète guérison et, à l’aube du printemps, un des responsables lui dit : « Te voici guérie, Françoise. Libre à toi de rester ou de nous quitter pour une vie sociale active et équilibrée. Pour retourner dans le monde du travail, il serait bien que tu te fasses établir une carte d’identité. Le mieux est que tu te présentes à la mairie du Mans. » Françoise s’exécuta et se présenta à la mairie pour une demande d’acte de naissance afin d’obtenir une carte d’identité. Quand elle eut décliné son patronyme et date de naissance, l’agent lui répondit : « Mais madame, vous ne pouvez demander une carte d’identité car vous êtes décédée. - Vous voyez bien que je suis en vie ! répliqua-t-elle. - Prouvez-le, répondit l’agent impassible - Je ne le puis, faute de pièce d’identité. Je suis dans un foyer d’Emmaüs depuis plus de deux ans. - Vous êtes décédée le 20 décembre 1998. - Mais non ! Je suis bel et bien vivante devant vous ! - Alors qui est morte et incinérée à votre place ? - Je ne peux vous répondre. J’ignore tout de ceci. - A vous de prouver votre identité par des témoignages de ceux qui vous connaissent et nous rectifierons votre état civil. En attendant, je mets votre dossier en attente. » Françoise partit donc en quête de témoins, en commençant par le foyer qui l’accueillit, et si cela ne suffisait pas, elle irait trouver sa famille avec laquelle elle n’avait plus de liens depuis fort longtemps. Sur le chemin du retour, elle croisa une des connaissances qui l’hébergeait parfois. « Françoise !?!... Est-ce bien toi ? s’exclama Gérard. - Bonjour Gérard. Pour dire vrai, j’ignore si je suis bien moi ! répondit-elle. - Explique-toi, et dis-moi comment se fait-il que tu aies disparu depuis plus de deux ans » Françoise lui résuma très brièvement ces deux années et lui narra la mésaventure lui apprenant son propre décès. « Effectivement, tes neveux m’avait bien annoncé ta mort. Ils ont même enterré tes cendres au pied du cerisier que tu affectionnes tant. Mais qui donc repose sous ce cerisier ? - C’est ce que la Mairie souhaite savoir. Je vais devoir rendre visite à mon neveu. C’est lui qui m’identifia, m’a-t-on dit, je présume que l’autre femme devait me ressembler. - Ils me dirent que tu étais méconnaissable, et cependant, oui, il te reconnut. Ecoute, j’ai une idée, si tu veux une petite revanche. - Pourquoi en voudrais-je une ? Il me voyait de loin, ne m’acceptant pas sous son toit. - Justement, pourquoi ne pas lui faire une petite blague, sans conséquence ? - Explique ton idée. - Eh bien voilà, faisons-lui croire que ton fantôme rôde autour du cerisier. - Pourquoi pas ? Ce jeu m’amuse. Je suis partante ! » Ainsi, le lendemain matin, Gérard rendit visite au couple de neveux. Seule l’épouse une femme de l’Est, forte, fumeuse et au langage de charretier, était au foyer. Elle accueillit amicalement le visiteur qu’elle connaissait bien : « Salut ! Ben entre te faire payer un café ! - D’accord, mais avant, sache que je viens d’apercevoir Françoise tournant autour du cerisier. - Arrête tes conn’ries ! J’peux pas croire qu’elle soit re-née de ses cendres. - Viens voir par toi-même. - Attends, j’allume une clope et j’viens… Alors, comme’ ça tu veux m’faire croire aux fantômes ? - Je te dis que je l’ai aperçue, c’est bien Françoise ! » La nièce éclata de rire, mais approchant du verger, elle s’arrêta net, statufiée, la cigarette collée à sa lèvre inférieure : « Nom de D… ! s’exclama-t-elle. C’n’est pas possible ! » Elle n’osait pas s’approcher tout en regardant Françoise se tourner vers elle et marcher dans leur direction. Sans imaginer une attaque cardiaque, Gérard éclata de rire…et révéla la petite plaisanterie. Si personne ne sut qui fut décédée et reposait sous le cerisier, ce 20 décembre 1998, Françoise put prouver son identité par les témoignages de sa famille et de ses relations, ce qui prit des mois…Eh oui, l’administration est plutôt lente dans ses dossiers. Genovéfa. (13 Octobre 2013.)
Posted on: Tue, 22 Oct 2013 13:35:07 +0000

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