Dans la nuit du 2 au 3 juillet 1863, le Général Lee médite pour savoir comment il jouera son dernier coup de dés pour atteindre la fameuse grande victoire au nord de Washington contre l’Armée nordiste. Le 2 juillet, ses hommes ont presque réussi, mais ils se sont heurtés à une farouche résistance sur les hauteurs de Gettysburg. Lee hésite, durant la deuxième journée des combats, il a ordonné des attaques sur les deux flancs nordistes espérant que l’un des deux flancs se désorganise. Les flancs ayant été néanmoins usés, il pourrait bien tenter de poursuivre son assaut contre les flancs, d’autant plus que la veille, la division fraîche du Générale Georges Pickett est arrivée à Gettysburg. Toutefois, Lee en vient à un autre calcul : Le centre des troupes nordistes, situé sur Cemetery Ridge doit avoir été fortement dégarni pour renforcer les flans. Or, l’état-major du Général Meade (nordiste) en vient à la certitude que la prochaine tentative de Lee portera sur le centre. Ainsi, c’est le centre qui a été renforcé et non les flancs. Ici, ce sont deux styles de guerre qui vont s’affronter. Lee pense en termes napoléoniens. Bref, on concentre les hommes en rangés et avec des brigades bien disciplinées et appuyées par une forte artillerie, on peut créer des brèches dans le front ennemi. Par contre, deux choses vont briser les espoirs de Lee. 1-L’artillerie sudiste n’a pas les munitions pour tenir un bombardement préparatoire sur Cemetery Ridge permettant de détruire l’artillerie nordiste s’y trouvant. Les Nordistes apportent de nouvelles pièces plus rapidement que celles détruites par les Confédérés. Le Colonel Alexander commandant l’artillerie confédérée, fait savoir à Longstreet, sceptique face à la stratégie choisie par Lee, qu’il faut lancer la division de Pickett dans les plus brefs délais, car il sera bientôt à court de munitions. Longstreet se résigne, il ordonne la charge. Une véritable charge napoléonienne. 12 500 hommes, la plupart des Virginiens sortent des bois et escaladent la crête. L’artillerie nordiste les fauche. 2-La logique de Lee reposait sur des calculs napoléoniens. Les armes à feu étant imprécis, or 50 ans après Waterloo, l’artillerie est à culasse, donc rechargeable plus facilement, les fusil sont également à culasse et disposent d’une portée nettement plus forte que ceux de l’époque à Napoléon et même à ceux du début de la guerre de Sécession. Également, les armes nordistes, sont équipés de spirales. C’est-à-dire que le plomb sort du canon en tournant, ce qui augmente sa vélocité et sa précision. Dans ces conditions, les 12 000 homes seront pour l’essentiel mis hors de combat. Néanmoins, Lee parvient à retourner ses troupes en Virginie, mais cette fois-ci, cela en est bien terminé de la force de frappe sudiste. L’Armée confédérée restera redoutable après Gettysburg, la Confédération résistera jusqu’au 9 avril 1865, mais elle n’aura plus jamais l’initiative. Si on peut reprocher la témérité de Lee, d’ailleurs, devant son armée en déroute il criera aux soldats que tout est de sa faute, alors que ses hommes crieront : « Vive Lee », il reste que cette leçon de la guerre moderne ne sera pas tout à fait retenue 50 ans plus tard. Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, nombreux seront les généraux français, britanniques, canadiens et allemands à ordonner ders attaques en forces à la Pickett devant des mitrailleuses. Les dommages seront encore plus considérables.
Posted on: Wed, 03 Jul 2013 22:52:28 +0000
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