Délivrez ce pays de ses souffrances ! Amar Saïdani : «Les - TopicsExpress



          

Délivrez ce pays de ses souffrances ! Amar Saïdani : «Les réformes au sein du FLN, je vais les mener tambour battant.» Et là, voyez-vous, moi, je lui fais confiance ! Aime-t-on vraiment son pays lorsqu’à moins de sept mois d’une présidentielle, on le laisse ainsi suspendu, coincé dans la ruelle des incertitudes mortifères ? Certains rétorqueront que le temps de Abdekka lui appartient. Pourtant, que je sache, le temps d’un pays n’est pas le temps d’un homme. Même si l’homme est surnaturellement beau, génial, magnifique et doté d’yeux bleus inimitables, le temps d’un pays est plus important que ce temps d’humain, de mortel. Aime-t-on son pays lorsqu’on fait mariner toute sa population dans un suspense peu ragouteux ? Les auteurs de polars ont le droit de jouer sur et avec le suspense. C’est leur matière première. C’est même la quintessence de leur œuvre. Mais un président, du verbe «présider», et à qui ont été confiées les clés du pays et les vies de ses habitants a-t-il le droit moral, éthique et patriotique de jouer sur cette notion de suspense, de tripoter sadiquement sa montre, de faire joujou avec le sablier ? Près de 40 millions d’âmes ne savent pas quelle sera la configuration de leur avenir immédiat, dans six mois et des poussières. Il suffirait, lorsqu’on aime son pays, de dire juste ceci : «Non ! Je ne me présente pas à une nouvelle mandature.» Ou le contraire : «Oui, je suis candidat à ma propre succession.» Il ne s’agit plus ici de décréter l’invalidation de facto de la candidature de Boutef’. Je suis journaliste. Bouffon, certes, mais matriciellement journaliste. Et donc, le souci n’est pas d’écarter le fauteuil roulant de la course. Qu’il y aille, Ya Sidi ! Qu’il dise haut et fort, et surtout avec un timbre et une intonation audibles et compréhensibles par tous, même par ceux qui sont juste à côté de lui : «J’y vais ! J’y vais malgré la maladie. J’y vais malgré l’âge. J’y vais malgré mes échecs. J’y vais malgré la somme jamais égalée depuis l’indépendance de scandales recensés durant mes seules mandatures. J’y vais malgré les morts des printemps du Djurdjura. J’y vais malgré les assassins que j’ai élevés au grade de généraux des maquis, braves combattants dont je n’aurais pas renié l’engagement si j’avais eu leur âge. J’y vais malgré…» En gros, même s’il y va, qu’il le dise ! Nous ne sommes pas à cinq, trois ou deux ans du scrutin. Les places financières internationales commencent à allumer leurs warnings sur le pourtour de notre carte et à l’entrée de nos ports et aéroports. Les cadres de l’Etat n’osent plus bouger le petit doigt de peur de voir leurs mains et leurs bras entièrement sectionnés et broyés pour délit d’«esprit d’entreprise et d’initiative trop prononcé». Et le seul chantier sur le point d’être achevé, c’est celui de l’acheminement de moins de 2 000 supporters algériens vers le Burkina-Faso ! Alors ? Aime-t-on son pays lorsqu’on refuse encore et encore de le délivrer d’autant d’années de souffrances ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. Par Hakim Laâlam Jeudi 10 octobre 2013 lesoirdalgerie/articles/2013/10/10/hakim.php
Posted on: Thu, 10 Oct 2013 03:35:39 +0000

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