Où me mènes-tu ? Le dialogue de Jésus avec ses disciples est tout entier porté par la première phrase de l’évangile : « Un jour, Jésus priait, à l’écart. » Jésus est uni à son Père. Notre dialogue avec Dieu nous fait entrer aussi dans cette prière qui se tient à l’écart. Jésus nous interroge, ici, maintenant : « Pour la foule, qui suis-je ? » Aujourd’hui, d’autres sages et prophètes ont pris la place de Jean Baptiste et d’Élie et la foule répondrait volontiers Gandhi ou Martin Luther King. Mais Jésus continue sa prière : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Silence. Oui, Seigneur, qui es-tu vraiment pour moi ? Cette interpellation creuse un espace qui rejoint ma liberté la plus profonde, si fragile et si forte. Dans l’écart de la prière, les paroles de Jésus se frayent un chemin. Qui es-tu ? Elles tissent en nous une réponse. Silencieusement, présentons- la au Christ. Seul Pierre ose partager ouvertement une réponse. Il laisse surgir un cri : « le Messie de Dieu ». Sur la base de cet acte de foi, Jésus nous prie alors d’avancer un peu plus loin dans son mystère. Il annonce sa mort et sa résurrection. Chemin de renonciation pour ses disciples. Il leur révèle la présence d’une croix à porter chaque jour. Lourde ou légère, discrète ou envahissante, elle n’est plus silence, mais tumulte. Elle signe les incontournables saignements de nos vies chahutées. Le Christ a porté la sienne pour assumer en plénitude notre condition humaine et la hisser jusqu’à Dieu. Chacune de nos croix nous fait avancer vers sa résurrection. Perdue « pour le Christ », tendue vers lui, notre vie est sauvée : la prière de Jésus est exaucée.
Posted on: Sun, 23 Jun 2013 18:07:01 +0000
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