Quant aux pêcheurs d’Iwaki, au chômage technique depuis des mois, ils aimeraient bien que Shinzo Abe vienne leur expliquer en personne les raisons de son optimisme. Mais l’assurance du chef de l’Etat est loin de choquer tous les Japonais. Les rares commentateurs qui émettent publiquement des doutes sur l’utilité des JO de Tokyo dans un tel contexte sont sévèrement taclés sur les réseaux sociaux, et se voient qualifiés d’"hikokumin", ou "mauvais citoyens" en japonais. Même les réfugiés du nord-est qui se lamentent de leur exil et fustigent l’indifférence des autorités en prennent pour leur grade pour oser jouer les trouble-fête. Dans les colonnes du "Tokyo Shimbun", on peut même lire des commentaires de lecteurs excédés : "Pour qui se prennent-ils ?" Ou encore : "Pendant combien de temps va-t-on devoir les plaindre ?" Mais les éditorialistes les plus remontés, eux, n’en démordent pas : le gouvernement devrait déjà s’occuper de Fukushima, car comme le résume la journaliste Minako Saito dans une de ses tribunes : "Quand les toilettes sont bouchées, on ne reçoit pas chez soi !"
Posted on: Tue, 01 Oct 2013 02:26:26 +0000