TEMPLE OF BAAL - Verses Of Fire (Agonia/Season of Mist) 2013 Si - TopicsExpress



          

TEMPLE OF BAAL - Verses Of Fire (Agonia/Season of Mist) 2013 Si l’on peut aisément citer des groupes de Black qui ont commencé par faire du Death (une bonne partie de la scène norvégienne des 90’s par exemple), l’évolution dans l’autre sens a été plus rare. Certes, dans la florissante scène Metal extrême, on peut trouver toutes les possibilités, mais attardons-nous sur le cas de TEMPLE OF BAAL. Parti d’un Black-Metal cru, le groupe français a progressivement « deathisé » son propos, ayant commencé à pencher vers le Death pour Lightslaying Rituals (2009), pour mieux y plonger avec The Vision Of Fading Makind, split avec RITUALIZATION sorti en 2011. Pour autant, TEMPLE OF BAAL n’est pas devenu un pur groupe de Death-Metal et Verses Of Fire va le prouver. Si les 4 (énoooormes) morceaux de The Vision Of Fading Mankind étaient du genre bruts de décoffrage, TEMPLE OF BAAL va prendre le contrepied de cet aspect « à fond » pour livrer un album plus aéré. Rassurez-vous, le groupe parisien ne va pas se la jouer atmo mais va tenter de varier son propos histoire de contenter tout le monde, ce qui va donner un croustillant et ambitieux Verses Of Fire, galette conséquente de presque une heure. Black ? Death ? Black/Death ? Death/Black ? TEMPLE OF BAAL c’est tout ça à la fois pour Verses Of Fire, l’équilibre parfait du Metal sombre et extrême. Tout d’abord, je tiens à signaler l’excellente production de ce disque. C’est organique, râpeux, mais puissant et massif. Les blasts sont à couper le souffle, même si parfois le maelström bouillonnant couvre un peu les rythmiques. Quoi qu’il en soit, l’environnement sonore de Verses Of Fire est du genre intense, et c’est bien l’intensité qui va être le point fort de cet album. Pourtant, alors qu’il aurait pu continuer à œuvrer dans la brutalité de Lightslaying Rituals et The Vision Of Fading Mankind, TEMPLE OF BAAL a choisi d’évoluer un petit peu et de proposer des ambiances et tempos différents, appuyés par des morceaux parfois longs (le plus élargi dépassant les 9 minutes). Cela va globalement nous donner un mélange entre Black/Death (ou Death/Black, enfin bon) qui défouraille et Black légèrement orthodoxe empli de noirceur. Tout ce qui se fait en Black/Death sinistre et ténébreux est passé en revue, même si ce n’est pas cette fois-ci que TEMPLE OF BAAL optera pour des breaks ou quelconques artifices pour reposer les oreilles de l’auditeur impie. Ce qui prédomine tout de même, c’est la violence, l’urgence, les compositions tranchantes à fleur de peau balancées sans pitié et avec une forte volonté d’infliger des déflagrations sonores à l’envi. On sera donc surpris d’entrée par les 7 minutes de το αστέρι 418, démarrant Verses Of Fire sans intro parasite. Nous sommes immédiatement mis dans le bain grâce aux vocaux rocailleux de Amduscias et aux leads subtils et prenants, avant que l’art diaboliquement incisif de TEMPLE OF BAAL ne prenne place grâce à des tempos évolutifs, nous délivrant des accélérations salvatrices qui prennent à la gorge. Mais το αστέρι 418 nous montre aussi de quelle manière TEMPLE OF BAAL évolue, en proposant une ambiance occulte qui m’évoque ce que MERRIMACK a fait de mieux (le passage lancinant du milieu me fait énormément penser à Melancholia Balneam Diaboli), bref un propos légèrement orthodoxe qui ne dure qu’un temps puisque la fin du morceau envoie du petit bois (la reprise à partir de 5’10 est juste jouissive à souhait). Et quand il envoie du bois, TEMPLE OF BAAL ne le fait pas à moitié. Même s’il n’y a rien de surprenant par rapport à leurs précédentes œuvres, les morceaux « brutaux » de Verses Of Fire sont tout bonnement excellents : Bloodangel est absolument décapant, usant de riffs et blasts implacables jusqu’à plus soif ; Gates of Death, voulu plus « primitif », est d’une efficacité rare ; et enfin Golden Wings of Azazel est une tuerie comme on en fait plus, j’espère que vous avez le cœur bien accroché car c’est une véritable boucherie à l’intérieur (les blasts de la fin sont ultimes). Si Serpens Luminis, très Death et tempéré par un ralentissement central, n’est non plus pas en reste niveau brutalité, TEMPLE OF BAAL va montrer une autre facette de son Metal extrême pour le reste de Verses Of Fire. Facette notamment explorée par l’enchaînement Arcana Silentium-The 10th Aethyr. Le premier morceau commence par un passage occulte, presque le seul moment de « répit » de l’album, avant de partir dans un tempo appuyé qui s’autorise quelques soubresauts (avec notamment des riffs death qui font taper du pied), mais maintient une ambiance bien noire et lourde tout du long. Les surprises vont alors se faire entendre, entre ces courtes mais remarquables apparitions de chant aigu et ce final avec un chant récité en français. Chant français que l’on va retrouver pour The 10th Aethyr, morceau plus orthodoxe que jamais. Par la suite, Gnosis of Fire va explorer un mid-tempo très pesant (toujours émaillé d’assauts blastés ici et là), bien posé par les vocaux possédés d’Amduscias. Idem pour Lord of the Raging Seas, presque 100% Death-Metal et avec un départ qui évoquera MORBID ANGEL. Après ce trident Black/Death sauvage - Black occulte - Death Metal, Verses Of Fire va se clôturer avec le très travaillé Walls of Fire, parfaitement construit et arrangé, proposant des sonorités orthodoxes du plus bel effet, des riffs et blasts accrocheurs et d’étonnants plans « syncopés » qui en surprendront plus d’un. Je dois avouer que j’ai mis un certain temps avant de savoir quoi penser de Verses Of Fire. Après The Vision Of Fading Mankind, je m’attendais à ce que le groupe envoie la sauce et recevoir un album plus réfléchi et varié est déconcertant au premier abord. Il est sûr qu’avoir un album complet qui bourre aurait pu être lassant, de ce point de vue Verses Of Fire est équilibré, mais souffre de quelques longueurs dues notamment à la durée des morceaux. Je retiens donc surtout les pistes et passages les plus « in your face » mais force est d’avouer que le reste est d’une grande qualité, mettant en exergue une certaine intensité. TEMPLE OF BAAL n’a pas cédé à la facilité et s’en sort admirablement bien, livrant un album présentant bien peu de défauts, si ce n’est comme je le disais une certaine longueur qui rend l’album moins facile d’accès que ses prédécesseurs. Mais avec une des meilleures productions organiques du marché, des compositions terribles et des passages brutaux souvent très explosifs, Verses Of Fire a tout pour plaire. Rares sont les albums arrivant à fédérer noirceur et brutalité, le tout en mixant Black et Death avec une justesse à toute épreuve, et les parisiens ont réussi cet exploit. TEMPLE OF BAAL n’est pas devenu un groupe de Death, il a su rester Black mais a pioché des éléments à droite et à gauche pour livrer sa vision du Metal extrême. Si pour ma part j’aurai préféré un album un poil plus violent encore, ce qui lui fait louper la sélection, Verses Of Fire est sans conteste une des œuvres Black/Death ou Death/Black les plus marquantes de cette année, délivrée par un groupe qui a presque atteint le sommet de son art noir. vs-webzine/chronique-TEMPLE_OF_BAAL-Verses_Of_Fire-14849.html
Posted on: Fri, 15 Nov 2013 15:16:19 +0000

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