Tiers-payant généralisé : les médecins hurlent non ! 4208. - TopicsExpress



          

Tiers-payant généralisé : les médecins hurlent non ! 4208. C’est le nombre de réponses reçues par le Dr Claude Bronner vice-président de la Fédération des médecins de France (FMF) au sujet de son enquête sur la perception du tiers-payant, menée entre le 14 et le 25 octobre 2013. Bilan : 83% des praticiens interrogés refusent l’obligation et la généralisation du tiers-payant à l’horizon 2017. Ils sont pourtant 88% à le pratiquer pour les situations obligatoires. Les médecins libéraux en ont assez. Assez de se sentir incompris par le gouvernement. Assez d’être considéré comme des nantis. Assez de se sentir méprisés. C’est ce qui ressort de l’enquête de la FMF sur la perception du tiers-payant, réalisée par le Dr Claude Bronner, généraliste alsacien. Menée entre le 14 et le 25 octobre, l’enquête du président de l’Union généraliste a recueilli 4208 réponses et des centaines de commentaires. Les gens ont répondu vite. Il y a eu énormément de retours se réjouit le Dr Bronner avant d’ajouter les médecins avaient une grosse envie de dire ce qu’ils pensent. La proposition de Marisol Touraine de rendre le tiers payant obligatoire et généralisé les a manifestement inspirés… Bonjour larnaque Il est hors de question dêtre pieds et poings liés aux caisses. De plus quand on voit les sommes dont nous sommes grugés tous les ans et la somme de temps que cela prend de vérifier les paiements différés, on n’a pas fini dêtre paupérisés. Il est évident que lorsque les gens nauront pas à se préoccuper du remboursement, vous imaginez bien quils nauront rien à faire du parcours de soin et donc nous seront payés en conséquence ! Bonjour larnaque ! se révolte une généraliste de la Manche. Comme elle, une grande majorité des praticiens craignent une dévalorisation de l’acte médical. C’est le cas de cette remplaçante des Yvelines. Elle ne se dit pas foncièrement contre le tiers-payant mais s’inquiète d’une potentielle généralisation. Le risque cest que les patients ne se rendent plus compte du coût de la santé et engorgent les cabinets pour tout et nimporte quoi. A la pharmacie ce serait bien, même avec un tiers-payant, davoir une facture pour les patients. Ils se rendraient compte du coût des médicaments ce qui nest actuellement pas du tout le cas ! estime-t-elle. D’autant qu’au-delà de la dévalorisation de l’acte,...[pagebreak] le tiers-payant est synonyme pour les praticiens de paperasse et d’impayés. Une fois de plus les patients vont avoir limpression que les soins sont gratuits, je ne suis pas pour une systématisation du tiers-payant. Ce que lon pratique au quotidien me semble raisonnable et raisonné. Je veux bien être salarié de lEtat et en avoir donc aussi le statut et donc les avantages mais pas un statut de libéral en étant contraint de devoir régler une quantité dimpayés pour lesquels actuellement la secrétaire passe un temps fou à récupérer les tiers tranche une jeune généraliste installée dans le Lot. Si seulement 12% des praticiens se prononcent en faveur de la généralisation du tiers-payant, le taux monte à 36% à condition que les problèmes techniques soient réglés. Un constat largement constaté par le Dr Bronner en colère contre le gouvernement. Il suffirait que le gouvernement facilite le tiers-payant pour qu’il y ait une forte adhésion s’insurge-t-il avant d’ajouter lorsque l’on voit les difficultés de gestion des pharmaciens, cela ne donne pas envie. Nombreux ont été les médecins interrogés à abonder dans son sens et à évoquer leurs expérience malheureuses. Je préfère le tiers-payant, car il y a moins de papier. Mais les logiciels informatiques fonctionnent mal et la CPAM sen fiche royalement et ne vous aide pas du tout. Jai du passer plusieurs heures pour mettre en place le système informatique et il est tombé en panne à 2 reprises pour au moins 6 mois. Le dépannage se faisait à distance par teléphone et jy ai passé plus de 12 heures ! Pour faire le boulot des techniciens que je paye ! En conclusion : le tiers-payant oui mais avec des logiciels qui fonctionnent, un vrai soutien de la CPAM et un vrai SAV. Il faut aussi simplifier les codes pour les mutuelles car cela ne marche pas. Ma patientèle est à 100% en ALD alors cest simple pour moi, confie un néphrologue des Pyrénées-Orientales. En plus des difficultés administratives, le manque à gagner est souvent constaté par les médecins interrogés par la FMF. C’est le cas de cette généraliste...[pagebreak] de Belfort. Jai fait le tiers-payant systématique durant 6 mois, à tout le monde, en 2012. Jai eu un manque à gagner de 4000€ environ sur ces 6 mois (mutuelles qui ne règlent pas, patients non traitants impossibles à récupérer). Ce qui ma fait revenir au tiers-payant uniquement AT, CMU, ALD avec quelques exceptions. Mais jarrête le systématique!. C’est tellement compliqué le parcours de soins sans erreurs. A chaque fois que l’on coche mal quelque chose, on est pénalisé” s’exaspère le Dr Bronner qui a le sentiment de retourner à l’école primaire. Ils sont complétement autistes Bilan, une grande majorité des praticiens sont très remontés contre le gouvernement. 61% souhaitent un changement de ministre. Près de 80% des médecins estiment que cette généralisation du tiers-payant est une proposition purement démagogique. C’est certain les médecins ont envie d’en découdre. 65% sont partants pour faire une journée de grève des télétransmissions et plus de 40% se disent prêts à faire une action plus forte constate le Dr Bronner désespéré par le manque de réaction du gouvernement. Ils sont complètement autistes. Plus de 80% des médecins sont contre leur proposition mais ça ne leur fait ni chaud, ni froid. De toute façon, cette réforme est totalement inapplicable dans la mesure où une grande majorité des praticiens est contre. Aujourd’hui je fais moi-même 95% de mes actes en tiers payant mais si cela devient obligatoire j’en virerais un maximum. Ils vont finir par obtenir l’effet inverse s’emporte le généraliste. Certains menacent même de se déconventionner. L’Union Française pour une médecine libre (UFML)appelle à un mouvement total darrêt dactivité dès le 2 décembre prochain si la ministre ne revient pas sur cette décision. Une première rencontre entre les différents acteurs favorables à une action collective est prévue le 9 novembre. Une chose est sure, les médecins n’ont pas dit leur dernier mot…
Posted on: Thu, 31 Oct 2013 21:49:44 +0000

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