consolamentum (suite) Passage obligé Là où se croisent - TopicsExpress



          

consolamentum (suite) Passage obligé Là où se croisent l’antique « cami sallié » et la préhistorique Ténarèze il est un site d’échange. La « lande du bouc » depuis le fond des âges est un de ces lieux, un carrefour presque inévitable sauf à faire un détour couteux en temps et en énergie. En cet endroit sauf a avoir une grosse capacité défensive il est important de passer sa route, de ne point s’attarder, de ne pas laisser son attention divaguer, d’être en éveil et de franchir au plus vite, calmement, sereinement, normalement sans accorder d’intérêt aux évènements qui pourraient survenir et détourner du but initial. La « Lande du bouc », légendaire, sabbatique la végétation y est âpre, épineuse, improductive, elle vous entrave vous agrippe, vous freine sur ce plateau issu des déjections des glaciations du quaternaire. Siège des sorciers, des chamanes, des brigands rançonneurs de pèlerins, de voyageurs, de marchands. Un croisement de chemins… je pense bien souvent à la généalogie, croisements de vies, recherche incessante de l’histoire familiale, enfin histoire c’est vite dit ! Elle s’attache surtout à qui pense avoir fourni le spermatozoïde et à qui a bien voulu le recevoir allant même jusqu’à occulter l’aléa de celui qui n’aurait pas reconnu être fournisseur de quoi que ce soit. Pour moi la généalogie n’est pas une histoire tout au plus une fable, un moyen capitalistique de fixer une hérédité, un patrimoine, d’attribuer un acte de propriété par le lien du sang au détriment des autres natifs, ceux qui ont oublié de noter qui étaient leurs ancêtres, qui ne l’ont jamais su, ou qui sont nés d’un jet involontaire… en fait c’est donc une égoïste quête. Il me semble plus censé de rechercher la croisée des chemins celle qui écrit l’histoire, la semence peut y être mêlée mais la mesure est moindre, presque tenue, retenue et lorsqu’elle est le jet est volontaire. L’empreinte laissée par la rencontre, les actes consentis à la croisée des chemins sont bien souvent les ingrédients primordiaux qui écrivent l’histoire. On peut passer sa vie à comptabiliser la multitude, ce peut être une démarche de l’égo, avec un peu de chance on pourrait remonter aux origines, à quoi sert ? Nous en sommes tous issus. Mais je m’égare, le plateau de Lannemezan fût le refuge d’une pègre qui rançonnait le passant. Aujourd’hui comme pour assumer son ancestrale vocation on y loge en prison les extrémistes, les indépendantistes les dangereux pour la société. On y interne les aliénés ceux que l’on considère comme éléments perturbateurs pour l’ordre établi et comble de l’ironie sous un phare presque maritime on fabrique de la laine de roche, au pied des Pyrénées, pour maintenir le tout au chaud. Le droit s’est imposé avec l’industrialisation, l’aluminium fit briller le plateau non loin du tumulus de Pierrehitte. Ici prennent naissance les rivières qui arrosent le nord, les coteaux puis le Gers. Qui remontait le fil de l’eau arrivait forcément au carrefour rejoignant là les colporteurs de sel venant de Bayonne ou de Salies. D’ici au centre du piémont pyrénéen on s’aiguillait vers l’Espagne, l’Océan,, la Méditerranée ou le nord . Tour à tour Lande, du milieu, du pèle coq, du bouc, Lannemezan s’est policé le chemin de fer a permis l’industrialisation, la lande a été défrichée, l’autoroute tracée et du passé, des légendes, de l’histoire, il ne reste de visible que cette gigantesque nécropole, ces monticules funéraires…triste oraison funèbre !
Posted on: Sat, 19 Oct 2013 06:05:09 +0000

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