laVilokan: « Cest un village au milieu dune cour où moisit un - TopicsExpress



          

laVilokan: « Cest un village au milieu dune cour où moisit un vieux Temple tout à fait rustique. Cest une construction ordinaire, sans décor exotique, qui est élevée dans un espace réservé. On voit autour de lhabitation un enchevêtrement de palmiers, dacacias et dautres arbres inconnus. Ce tout ensemble impose un silence sépulcral. Deux compartiments y sont flanqués à lintérieur : le parvis et la loge. La loge elle-même a deux parties : le lieu saint et le lieu trois fois saint. Un Sanctum qui nest pas accessible est séparé par un rideau épais. Ce quil y a de lautre côté du rideau est ignoré du monde profane et de la connaissance objective », fin de citation. Ce quil y a de lautre côté et à lintérieur nest autre que la pierre philosophale, cette pierre destinée à changer tous les métaux en or, mais qui est aussi plus que ça. Elle a autant dimportance que le Saint-Graal et la Lance du Destin. Je précise que le lieu dit le lieu trois fois saint est séparé par trois rideaux qui sont superposés. Pour les changer ou les faire laver, le Déka ou grand prêtre se met à genoux, récite une prière, se lève et se dirige de dos pour enlever un premier et un deuxième rideau tout en prenant le soin den laisser le dernier, de telle sorte quil ne puisse rien voir en les enlevant ou en les remplaçant. Si dans le temple de Jérusalem, le saint des saints contenait LArche dAlliance, la Table des Dix Commandements ou le décalogue, à La Vilokan le lieu trois fois saint renferme la Pierre philosophale et dautres objets venus dAfrique, placés par Déka et dautres initiés qui lui ont succédé, et également des éléments sacrés enfouis en terre par les Indiens ou remontant jusquà lAtlantide. Atlantide, elle nest autre que ce continent perdu ou disparu des suites dun cataclysme ou dune grande catastrophe naturelle qui sapparentait au déluge de la Bible ou à la disparition des Titans. Continent dont parlait le grand philosophe grec, le célèbre Platon, disciple de Socrate dans son traité de Politique La République et dont Haïti qui est la Jérusalem nouvelle est le centre. Comme tout temple dailleurs ou tout haut lieu mystique, La Vilokan est régie par une organisation très rigide et bien structurée avec ses principes, son ordre, ses codes, ses pôles et desservie par un grand prêtre qui porte le nom de Déka et qui est assisté dune pléïade de serviteurs. Le Déka ou le grand prêtre Plus haut lieu mystique du pays, au contraire de la cour Souvenance, Nan Badyo, et Nan Soukri dans lArtibonite, Nan Campêche dans le Plateau Central ou Doréal de la grann Ibo Lélé dans le Nord, La Vilokan en est le plus ancien. Elle représente le premier village construit par les Africains en Amérique, plus précisément à Saint Domingue ou en Haïti et où fut célébrée la première cérémonie Vaudoue consacrée à Papa Legba. Cétait un 31 décembre, date retenue comme la fête de La Vilokan. En la circonstance, le Déka donne toute la mesure de ses connaissances, croyances, pratiques dans le culte célébré à La Douceur, et qui est différent de celui en usage dans dautres lieux mystiques du pays. Dans le temps, des dignitaires et initiés venus du monde entier sy réunissaient et délibéraient en assemblée selon leurs rites. Si toute religion ou tout temple a son prêtre ou son pasteur, le temple de La Vilokan est desservi par Déka, un grand prêtre, du nom du 1er esclave qui avait affronté son maître et qui sest réfugié à La Douceur, la Forêt sacrée du Bénin, la Belle Fraîcheur quon va surnommer Nan gran Kay également. Etymologiquement, La Vilokan serait une cité sacrée, projection terrestre en Haïti de la cité mystique quest Ifé- nom dun endroit mystique rencontré au Mali en Afrique, lentrée de Nan ginen, le Royaume des Loas. Le dernier Déka en date sappelait Varisse et il nest pas encore remplacé. Lhistoricité du Déka Mystiquement, lhistoire du Déka se confond avec celle de La Vilokan, bien que cette dernière puise son origine aussi loin quon remonte dans le temps et lespace. Dans sa thèse de doctorat, le professeur Grégoire Dieuguélé Matsura de la faculté dethnologie, nous fait la relation suivante : « A Saint-Domingue, un soir quatre esclaves furent possédés par Papa Legba qui les entraîna dans une forêt non loin de la ville de Port-de-Paix. Il leur indiqua lendroit où il devait fonder le premier royaume : La Vilokan qui devient ainsi le premier village africain créé par les esclaves et où fut célébrée la première cérémonie vaudoue consacrée à Papa Legba. Thèse très plausible sil en est, qui va être renforcée par lhistoire de lesclave Déka qui travaille sur la plantation du colon Barlatier, non loin de la rivière des Barres, dépendance de Saint Louis du Nord. Déka, cétait un jeune esclave importé dAfrique lors de la traite des Noirs, remarquable, beau, robuste, intelligent et attrayant. Acheté au marché de la Croix-des-Bossales à Port-au-Prince comme tous les autres dailleurs, il fut amené dans le Nord-Ouest par le colon Barlatier qui laisse son nom à la région. Les Barlatier de Saint Louis du Nord sont ses descendants, notamment mon ami Louis René Barlatier, ainsi que sa soeur Charlotte Barlatier Cadet. Un soir, au cours dune fête, lesclave Déka, possédé par un esprit ou loa, poignarda et tua le chien de son maitre. Furieux et mécontent, Barlatier junior résolut de liquider lesclave révolté. Malgré les gestes et actions répétés aucune balle ne fut sortie du canon de son fusil. Sur ces entrefaites, Déka prit la fuite en direction douest, mais poursuivi par les Barlatier qui voulaient lappréhender. Arrivé à hauteur de Morne Miguel à environ trois kilomètres de Saint Louis du Nord, un fort brouhaha suivi dun tonnerre le sépara de ses poursuivants qui ne pouvaient rien voir ni entendre. Mais lui, Déka, après avoir traversé la rivière des Nègres, entendit une voix qui lui parla. Cette scène rappelle le passage de la mer Rouge par le peuple hébreux poursuivi par Pharaon et ses troupes. Déka sagenouilla et dit : Ici cest ma Ville-au-Camp. Ensuite, il se dirigea vers la Douceur, non loin de la route, où se trouva un endroit mystérieux, cousu de forêts et darbres fruitiers et où est fredonné partout le chant des oiseaux à côté dune source deau. Il y établit sa demeure et planta des objets que lui confièrent les prêtres dAfrique, quil cacha sur lui et quil devait enfouir quelque part sitôt arrivé à destination. Ces objets, sortes de matrice, constituèrent donc des reliques et devaient servir de lien entre la Terre dAfrique et celle dHaïti. En sy établissant, Déka exerça le culte des Ancêtres, celui de Legba. Depuis lors, toutes les ethnies dont les esclaves viennent à Saint Domingue durent obligatoirement saluer dabord Legba dans leurs cultes.
Posted on: Tue, 15 Oct 2013 01:36:13 +0000

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